Interview Lucas Catarina

Notre équipe a eu la chance de s'entretenir avec le jeune monégasque Lucas Catarina, 475è mondial. Nous vous proposons l'intégralité de son interview.

"Peux-tu rapidement te présenter ?

Je m’appelle Lucas Catarina, j’ai 23 ans. Je suis un joueur de tennis monégasque professionnel depuis 5 ans. Je suis actuellement 475ème mondial. J’ai néanmoins atteint la 341ème place mondiale, ce qui est à ce jour, mon meilleur classement. J’ai un jeu à plat, surtout en revers. Je me déplace bien sur le cours, je suis assez solide du fond de court, avec un jeu agressif.

A quel âge as-tu commencé le tennis ? Comment as-tu découvert ce sport ?

J’ai commencé le tennis complètement par hasard vers 6-7 ans ! Je viens d’une famille avec un père et un grand père footballeur professionnel.

Que fais-tu pour te maintenir au niveau ?

J’ai la chance d’avoir du matériel chez moi donc je fais du physique quasiment tous les jours, je vais courir un peu dehors de temps en temps aussi. Je n'ai pas pu avoir accès à un court donc je n’ai plus aucun contact avec la raquette. J’espère rejouer courant mai mais rien n'est sûr.. La reprise risque d’être dure au début mais on est tous dans la même situation. Ne pas avoir joué au tennis pendant 2 mois n’est pas très grave, surtout que le circuit risque de ne reprendre qu'en 2021.

As-tu un match qui t’a marqué ? Si oui, pourquoi ?

J’en ai plusieurs mais je pense que c’est celui contre Milos Raonic à Monaco qui m'a le plus marqué, tout simplement parce j’ai fait l’un des meilleurs matchs de ma vie contre un joueur connu, dans mon club.

Que t’a-t-il manqué pour battre un joueur de ce niveau ?

Je pense que c’est le manque d'habitude de jouer à ce niveau là, mais aussi le manque de régularité dans le match. J’ai eu des hauts et des bas et lui, sans trop paniqué, il a gardé son niveau de jeu et c’est ce qui a fait la différence.

As-tu des idoles sur le circuit ? T’en inspires-tu dans ton jeu ?

J’aime beaucoup Murray, c’est mon joueur préféré mais je pense qu’on peut s’inspirer de tous les joueurs qui sont meilleurs que nous, il faut savoir tirer le meilleur de chaque joueur. J’aime bien regarder des matchs à la télé pour voir ce que les autres font, mais pas un joueur en particulier.

Aimes-tu suivre d’autres sports ?

Tous les sports ! J’ai toujours aimé ça donc j’en regarde vraiment beaucoup, énormément de foot peut-être même plus que le tennis, du basket, ça peut même m’arriver de regarder du ski de fond. Je regarde un peu de tout.

En terme de classement, as-tu des objectifs ?

Oui, j’aimerais bien être dans les 250 meilleurs pour pouvoir jouer les qualifications des Grands Chelems. Peu importe à quel moment de ma carrière cela pourrait intervenir, j’aimerais bien y arriver. J’espère tirer le meilleur de mon potentiel pour ne pas avoir de regrets. Pour l’instant, j’estime que j’ai encore une bonne marge de progression.

Quelles sont les qualifications de Grand Chelem qui te donnent le plus envie ?

Si les qualifications de Wimbledon se passaient dans le vrai club, je choisirais Wimbledon, mais je vais dire l’US open.

Choisirais-tu Wimbledon pour le gazon ?

Je n'ai jamais joué sur gazon, mais je pense que c’est une surface qui collerait bien à mon jeu. Puis, Wimbledon est le tournoi du Grand Chelm qui me fait le plus rêver.

As-tu l’objectif de gagner des challengers, des Atp250 etc ?

Pour atteindre le classement que je veux, il va falloir que j’aille au bout des tournois Challengers ou du moins que j'aille le plus loin possible. Bien sûr, j’espère que je serai capable d’en gagner, c’est un objectif.

As-tu noté des différences entre les challengers et les futurs ?

En challengers, les joueurs sont beaucoup plus professionnels. En futurs, tous les joueurs ne vont pas s’échauffer correctement. Ils ne sont pas forcément minutieux dans les préparations d’avant matchs. Même si tous les matchs sont compliqués, en futur, ça peut arriver de jouer des premiers tours abordables alors qu’en challengers, tous les joueurs sont très proches de leur niveau, tous les matchs sont très durs. La différence, c’est que beaucoup d’anciens Top100 participent aux challengers, il y a vraiment de très très bons joueurs ce qui fait que le niveau est très relevé.

L'écart de niveau entre les futurs et challengers est donc important ?

Pas tellement, les meilleurs joueurs de futurs sont très proches du niveau des joueurs en challengers. Entre un joueur 500ème et un joueur 150ème, l’écart est très faible ! Chaque semaine, il y a des surprises. C’est très fréquent qu’un joueur dans les 300,400ème batte un joueur classé 150ème. La différence de niveau se fait surtout sur le niveau global de tous les joueurs.

Quel est ton avis sur la réforme de la Coupe Davis ?

C’est une très mauvaise réforme, je suis entièrement contre ! De plus à Monaco, on a été les grands perdants de cette réforme. Ils ont trié les équipes pour pouvoir repartir sur de "nouvelles bases". Pour créer les divisions, ils se sont basés seulement sur le « Classement Coupe Davis » de chaque pays sans tenir compte des résultats de l’année précédente. En 2018, on a gagné contre la Bulgarie pour monter dans le Groupe 2 et en 2019 on a été mis dans le groupe 3 alors que la Bulgarie qu’on avait battu chez eux dans un match très dur l’année précédente a été mis dans le groupe 2.

On s’est donc retrouvés dans la poule de la Grèce de Tsitsipas, la Pologne d’Hurkacz et Majchrzak. Pour monter dans le groupe 2, il fallait finir dans les 2 premiers, mais c’était forcément compliqué donc après on a dû jouer un barrage contre la Macédoine pour éviter de descendre dans le groupe 4..

Jouer Tsitsipas en Grèce devant énormément de monde reste une très belle expérience.

Pour en revenir au Groupe 1, c’est sans intérêt, voir Japon-France à Madrid c’est vraiment sans intérêt. L’Espagne organise 3 ans d’affilés, donc ils vont gagner 3 ans d’affilés. Le business a détruit cette compétition historique, l’un des meilleurs moments de l’année quand un joueur doit jouer pour son pays à l’extérieur ou à domicile."

Nous remercions Lucas Catarina d'avoir répondu à nos questions ! Nous lui souhaitons de monter le plus haut possible !